FAF est un exportateur qui a un grand impact social dans le nord de la région de Sao Paulo chez les producteurs de café.
Mirim veut dire petit en langue Tupi-Guarani. Tout simplement parce que ces grains sont plus petits que ceux valorisés habituellement en café de spécialité. Un peu comme au Kenya où l'on retrouve des grades AB qui sont aussi bons voire meilleurs que les AA, le projet MIRIM vise à identifier des lots de plus petits grains qui sont de qualité gustative suffisante pour être isolés et vendus en lots de café de spécialité. Ainsi, il devient possible de valoriser quasi 70% de la production plutôt que 50%.
Cela crée une sorte d'entrée de gamme du café de spécialité qui n'a pas à rougir face aux lots habituels et qui tombe à pic avec l'explosion des prix des cafés que nous avons connu ces derniers temps (qui n'a que très peu à voir avec la production, mais plutôt la chaine logistique et le dollar).
C'est la 11ème année que Caffè Cataldi achète à cet exportateur.
Petit rappel historique... :)
Tout commence avec mon ami Chung-Leng et sa victoire à la Brewer's Cup française en 2012 (championnat d'extraction douce). Cette victoire le qualifia pour les championnats mondiaux et nous nous retrouvâmes à voyager vers Vienne, en Autriche. Le voyage en voiture fut exténuant, les conditions météo étant exécrables... En approchant de Vienne, je reçus un appel d'un ami torréfacteur, Antoine Netien, qui me convia à leur table en terrasse, le temps à Vienne était magnifique... Et il me dit, qu'il m'y présenterait les gens de FAF... Drôle de nom... Arrivé sur place, affamé, je commandai un assiette de ribs que j'étais sur le point de dévorer quand je commençai à discuter avec M. Croce (le bien nommé). Je peux vous dire que l'assiette m'attendit un certain temps ! Il m'expliqua que lorsqu'il décida de se lancer dans la production de café, sa femme ne fut d'accord qu'à condition de le produire en harmonie avec la nature et de lancer un projet global, non seulement économique mais aussi social. Dans un premier temps, la plantation fut complètement transformée et la production de café diminuée de plusieurs centaines d'hectare, seul moyen de la gérer correctement. Aidé par ses fils, amoureux du cafés, baristi, ingénieurs agronomes, en un mot brillants, ils commencèrent à effectuer des recherches dans tous les domaines de la production du café ; de la mise en terre au séchage, observant les différences sur une même variété plantée en forêt, en lisière ou en plein soleil, ou encore en plantant une plantule à coté d'une graine et à terme analyser les différences en tasse (il s'avère que celles directement mises en terre à l'état de graines ont des racines plus profondes et expriment donc plus le terroir). D'autres essais ont visé la façon de sécher les grains, soit directement au soleil soit à l'abri sous des tentes à mailles grossières qui filtrent la lumière pour en limiter l'intensité tout en laissant le vent passer afin de ne pas augmenter la température.
Inutile de préciser que le succès fut rapidement au rendez-vous, que leurs méthodes de travail intéressèrent leurs voisins et que rapidement, FAF se transforma en une grande communauté dont les fondements sont l'harmonie avec la nature, la production de cafés d'extrème qualité et l'importance des liens sociaux. Deux séances de dégustation me confirmèrent, s'il était encore besoin, que leurs cafés étaient grandioses !
Il me fallut attendra des mois avant de pouvoir enfin recevoir ces sacs frappés du petit oiseau (le bobolink est un oiseau vivant sur le continent américain). Mais ça y est, il est là, et je suis fier de pouvoir vous le proposer :)
Quant aux ribs, même froides, elles furent les meilleures que j'ai jamais gouté !
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